MAUPASSANT ET LE ROMAN

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Cet article va vous aider à mieux aborder les textes de Maupassant. Bien retenir, par exemple, que chez cet auteur c’est l’action, les faits et gestes des personnages qui en révèlent l’épaisseur psychologique plutôt que de longues explications du narrateur qui viendraient comme de l’extérieur. Exemple, la scène de l’escalier (Bel Ami 3 L’escalier.) L’action, ici, dans sa simplicité, sert de révélateur au personnage : nous découvrons ses doutes, son ambition, son narcissisme, son charme, etc. En d’autres termes, sa manière de gravir les marches de cet escalier en dit long sur sa personnalité.

« Les dedans des personnages ont besoin d’être commentés par leurs gestes.

Les faits ne sont-ils pas les traductions immédiates des sentiments et des volontés ? Expliquer l’âme par l’inflexible logique des actions n’est-il pas plus difficile que de dire : — M. X… pensait ceci, puis cela, faisait cette réflexion, puis cette autre, etc., etc. ? Décrire le milieu où se passera l’aventure, d’une façon si nette que cette aventure y vive comme en son cadre naturel ; montrer les personnages si puissamment que tous leurs dessous soient devinés rien qu’à les voir ; les faire agir de telle sorte qu’on dévoile au lecteur, par les actes seulement, tout le mécanisme de leurs intentions, sans entreprendre en eux un voyage géographique avec la carte des désirs et des sentiments, ne serait-ce pas là faire du vrai roman, dans la stricte et, en même temps, la plus grande acception du mot ?

Je vais plus loin. Je considère que le romancier n’a jamais le droit de qualifier un personnage, de déterminer son caractère par des motifs explicatifs. Il doit me le montrer tel qu’il est et non me le dire. Je n’ai pas besoin de détails psychologiques. Je veux des faits, rien que des faits, et je tirerai les conclusions tout seul. »

G. de Maupassant, préface de Pierre et Jean, 1888.

MAUPASSANT ET LE ROMAN

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